C’est une procession.
Des hommes, seulement des hommes. Ils suivent le chemin l’un derrière l’autre. Aucun autre bruit que ceux du vent dans les sapins et de leurs chaussures sur la neige. En tête, un enfant, tout derrière, un vieillard, entre eux deux, trente peut-être cinquante hommes âgés de 20 à 70 ans. Les femmes se sont alignées de chaque côté de la procession. Elles regardent. Elles voient. Elles sentent. Toutes portent une couronne de fleurs séchées.
Les hommes avancent sans les regarder. Sans les voir. Sans les sentir. Ils sont tout à leur affaire. Avancer. Gravir. Monter. Avancer encore.
Soudain, un cri : l’enfant. Ça y est, il l’a vue ! L’enfant a vu l’empreinte dans la neige, la trace. La panthère des neiges, l’once de la montagne est passée par ici.
Hommes et femmes s’agenouillent.
Et c’est comme une prière à la nature sauvage. Comme une ode au vivant, à la pureté et au divin.
Cette année encore, les fleurs des arbres donneront des fruits.
Les brebis feront des petits.
La pluie nourrira les ruisseaux et la joie emplira les cœurs.
Cet article a été écrit lors d’un atelier d’écriture proposé par L’atelier sous les toits.
J’étais assise en face du tableau à l’encre de Chine de Zhou Gang reproduit ici.
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